Le magazine 60 Millions de Consommateurs déclare la guerre aux compléments alimentaires pour perdre du poids, et dresse une liste avec les cinq raisons de les éviter. Les experts du magazine soulignent que les compléments alimentaires n’ont jusqu’à présent pas démontré un pouvoir amincissant significatif, et que les fabricants ne sont pas tenus de prouver leur efficacité, et ce malgré les phrases d’effet sur l’emballage. En effet, ces produits sont considérés comme des aliments et non des médicaments !
Pas de lien de cause à effet
Il n’y a pas de lien de cause à effet prouvé entre la consommation de ces compléments et la perte de poids. Les études scientifiques mentionnées sur les emballages sont souvent discutables : certaines ont été réalisées uniquement sur des animaux ou in vitro, d’autres ont utilisé un panel de testeurs si restreint, qu’aucune conclusion pertinente ne peut être tirée.
Une efficacité prouvée pour les catéchines
Les compléments alimentaires pour la perte de poids sont divisés en quatre grandes catégories : les produits drainants, les attrape-graisses, les coupe-faim et les brûleurs de calories. Ce dernier groupe comprend des formulations telles que le guarana, le maté et le thé vert ; la grenade et le wakamé ; le nopal, la curcumine et des minéraux tels que le zinc et le chrome.
Cependant, « seules les catéchines présentes dans le thé vert ont démontré leur efficacité sur la dépense énergétique, mais dans un très faible pourcentage« , prévient le Dr Jacques Fricker, nutritionniste interrogé par 60 Millions de Consommateurs. Et cela peut être inutile car si l’on encourage le corps à brûler plus de calories, « il peut mettre en place des mécanismes de compensation« , note le médecin. De ce fait, rien n’apparaît concrètement sur la balance.
Des effets drainants non approuvés
Les agents drainants tels que les extraits de fenouil, d’artichaut… sont ceux qui sont connus et utilisés depuis le plus longtemps, même s’il n’y a pas de preuves d’effets prouvés, et qu’ils ne trouvent donc pas grâce aux yeux des professionnels de la santé.
Des coupe-faim efficaces en partie
Les modérateurs d’appétit ou les coupe-faim, en revanche, sont tenus en haute estime par les professionnels. Cette catégorie comprend les formules à base de glucomannane de konjac, de psyllium, de fucus et de graines de caroube. « Il existe des preuves d’efficacité, note le Dr Fricker, pour seulement deux de ces substances : le psyllium et le konjac. Ils ont montré une différence significative d’appétit par rapport au placebo dans des études en aveugle« .
Bien que le psyllium puisse aider pendant un régime en réduisant l’appétit, la perte de poids ne dépasse pas 1 ou 2 kg en quatre semaines, explique le nutritionniste. Il serait tout aussi efficace, voire plus, de manger une douzaine de tomates cerises avant chaque repas.
Le konjac est une fibre qui gonfle dans l’estomac, absorbant jusqu’à cent fois son volume d’eau. Il peut réduire l’appétit et aider à bien gérer son alimentation, mais l’effet de satiété ne dure pas, et exige que vous réduisiez effectivement la taille du repas qui suit, sinon votre estomac peut se dilater davantage, et provoquer plus de faim dans les mois suivants.
Attention aux risques
Selon Ghislain Grodard, président de l’Association Française des Nutritionnistes (AFDN), « ces produits présentent des risques qui ne peuvent être banalisés« . La plupart des achats de compléments alimentaires amincissants sont des automédications, donc sans aucun conseil médical. Cependant, certaines substances ont des contre-indications.
Les produits de drainage ne doivent pas être pris en cas d’insuffisance rénale, par exemple. Le konjac n’est pas recommandé aux personnes souffrant de troubles de la déglutition et aux enfants, chez qui il peut provoquer des gonflements. En outre, un surdosage peut se produire si le consommateur prend plusieurs compléments alimentaires en même temps. L’objectif d’un régime alimentaire est de modifier et d’améliorer le comportement alimentaire pour obtenir des résultats durables.