N’avez-vous jamais eu un creux à l’estomac et n’êtes-vous jamais devenu irritable, en colère, surtout avec votre partenaire ou les membres de votre famille ? Vous n’êtes pas seul et il y a une bonne excuse à cette attitude : vous faites baisser votre taux de glucose dans le sang. Le lien entre la faim et l’agressivité est un phénomène fascinant et complexe, dont les racines sont à la fois biologiques et psychologiques. Voyons de quoi il dépend.
Il n’y a pas que l’hypoglycémie qui vous met en colère
Il existe des causes biologiques et psychologiques qui induisent une colère incontrôlée envers notre entourage lorsque nous avons faim. Les plus immédiates sont évidemment les causes physiques, c‘est-à-dire la baisse du glucose (la principale source d’énergie du cerveau) qui, lorsque nous avons faim, nous altère et affecte notre humeur.
Si la sensation se prolonge, nous avons une production accrue d’hormones de stress telles que le cortisol et l’adrénaline, qui sont associées à des sentiments d’irritabilité et d’agressivité. Selon une étude de l’université d’État de l’Ohio, aux États-Unis, les personnes dont le taux de glycémie est faible sont beaucoup plus enclines à la « méchanceté ».
Nous n’utilisons pas ce mot au hasard car la recherche est très amusante, un peu sadique : les chercheurs ont donné à 107 couples mariés des poupées vaudou avec 51 épingles, chaque poupée représentant la personne aimée. Ils ont également eu la possibilité d’assourdir leur conjoint par des bruits gênants. Les personnes souffrant d’hypoglycémie ont torturé leur partenaire avec des bruits plus longs et plus gênants, infligeant beaucoup plus de piqûres aux poupées que les personnes ayant un taux de sucre normal.
Des causes également psychologiques
Le cerveau est strictement dépendant du glucose pour faire son travail, bien plus qu’on ne l’imagine. En réalité, il suffit de réfléchir à sa propre vie : quand on a faim, on ne peut pas bien travailler, on ralentit ses mouvements, on est plus irritable à l’égard de tous les aspects de la vie sociale.
Les causes sont également psychologiques. En outre, le manque d’énergie peut nuire à la capacité de concentration, accroître l’insatisfaction face à des tâches simples et altérer notre jugement.