Selon les nutritionnistes, la santé passe également par la consommation quotidienne d’au moins cinq portions de fruits et légumes. Riche en fibres, vitamines et sels minéraux, au pouvoir rassasiant et désaltérant élevé mais pauvre en calories et en graisses, les aliments d’origine végétale peuvent être un allié précieux pour notre santé. Quoi de meilleure qu’une bonne soupe maison, ou qu’un jus de fruits frais pressé avec votre extracteur de jus maison. Mais, comme pour tout autre produit, il est important de respecter certaines règles pour choisir des fruits et légumes de qualité.
D’où proviennent nos fruits et légumes ?
Grâce au développement des réseaux commerciaux et à l’imparable mondialisation de la consommation, il est désormais possible de trouver sur nos tables des produits d’origine végétale provenant des quatre coins du monde.
Prenez par exemple les fruits exotiques, qui n’étaient autrefois consommés qu’à des moments précis de l’année, comme les grandes fêtes ou les occasions importantes. Aujourd’hui, la situation est totalement inversée, et acheter des fruits d’origine tropicale est désormais aussi facile que de s’approvisionner en produits « locaux« . Les bananes du Costa Rica, les mangues du Sénégal, les litchis de Madagascar se trouvent facilement sur les étagères à côté des pommes et poires locales.
Les pays les plus chauds, et ceux de l’autre côté de l’hémisphère, sont les principaux fournisseurs de produits « hors saison« , c’est-à-dire ceux qui, en raison de la période climatique défavorable, ne peuvent être cultivés par nous toute l’année. Il se trouve donc que nous importons aussi d’énormes quantités de fruits qui pousseraient aussi en Europe, mais que nous prétendons consommer sans discernement tout au long de l’année.
La même chose s’applique aux légumes : combien de fois trouvons-nous des produits même exotiques cultivés pourtant dans nos régions : haricots verts du Kenya et du Sénégal, tomates du Maroc, artichauts d’Égypte…etc.
Des fruits et légumes en mouvement
Les faibles coûts de production à l’étranger permettent de compenser les frais de transport, et il est même possible que, pour un même produit, les légumes cultivés en France soient encore plus chers, que ceux qui ont parcouru des milliers de kilomètres à travers les continents et les océans. Combien de fois voyez-vous, par exemple, des oranges d’Afrique du Sud qui coûtent deux fois moins cher que les oranges cultivées localement, ou des raisins d’Amérique du Sud qui sont beaucoup moins chers que ceux cultivés dans nos vignobles ?
Il est normal de penser qu’il est préférable de choisir l’alternative la moins chère, surtout à une époque où il faut faire attention aux petites dépenses. Mais nous devons également tenir compte de la qualité des produits que nous allons acheter.
Une réglementation hétérogène
Nous devons garder à l’esprit, tout d’abord, qu’à l’étranger et surtout en dehors de l’Union européenne, la réglementation de l’agriculture peut être très différente de la nôtre. Des herbicides ou des insecticides particulièrement nocifs sont parfois utilisés, parfois interdits dans les pays occidentaux, et la possibilité que des résidus de ces substances toxiques restent sur les produits que nous achetons, devrait être prise au sérieux. Il en va de même pour les substances utilisées pour conserver les fruits pendant le transport.
Par exemple, les bananes sont collectées alors qu’elles ne sont pas encore mûres, transférées dans un entrepôt frigorifique et transportés par bateau jusqu’à leur destination. Pour les préserver, elles sont littéralement pulvérisés avec des produits chimiques tels que le thiabendazole, un fongicide et parasiticide extrêmement toxique pour l’homme à fortes doses.
Les agrumes subissent également un traitement chimique et sont souvent traités en surface avec des produits qui rendent la peau brillante, tout comme les cires utilisées pour améliorer l’apparence des poires et des pommes. Bien que la loi française prévoie des contrôles stricts sur les résidus chimiques des fruits et légumes, il n’est pas toujours possible d’être sûr de ne pas ingérer des substances potentiellement dangereuses pour la santé.
D’un point de vue organoleptique, en outre, les produits qui ont dû voyager pendant des semaines dans des entrepôts frigorifiques, sont certainement moins précieux que ceux d’origine locale. Par exemple, les substances odorantes peuvent se dégrader très rapidement, et la teneur en vitamine C a également tendance à diminuer rapidement après la récolte.
Fruits et légumes : achetons français et de saison
Comment pouvons-nous donc orienter au mieux nos choix d’achat ? C’est simple, il faut d’abord changer notre mentalité. La volonté de consommation nous a amenés à considérer comme « normal« , voire indispensable, de consommer des fruits d’origine tropicale.
Personne ne doute que la consommation de fruits est bonne pour nous, mais nous devons aussi penser que tout ce dont nous avons besoin, peut être fourni par les seuls produits locaux. Il existe, par exemple, de nombreuses autres sources de potassium dans lesquelles « puiser » en cas de besoin, et il en va de même pour toute autre besoin nutritionnel redouté : il n’existe pas de fruit « parfait » ! Il faut plutôt avoir une consommation variée tout au long de l’année. D’autant plus que, comme nous l’avons vu précédemment, de nombreuses caractéristiques nutritionnelles sont irrémédiablement compromises par la conservation et le transport.
La consommation de fruits et légumes produits en France, en plus de soutenir l’économie agricole de notre pays, est également un choix intelligent d’un point de vue environnemental : moins un produit voyage, moins on utilise de combustibles fossiles pour le transport, et moins on émet de dioxyde de carbone.
On l’oublie souvent : les produits frais sont plus nutritifs et plus savoureux que ceux qui viennent de loin. Pour consommer « zéro kilomètre« , ou en tout cas faire un choix respectueux de l’environnement, nous portons une grande attention à l’origine des produits. L’obligation de préciser le pays d’origine sur l’étiquette est une réalisation assez récente, mais d’une grande importance pour les consommateurs. Mieux encore, pour acheter directement aux producteurs agricoles, on peut acheter ses fruits et légumes dans des coopératives agricoles qui sont de plus en plus populaires dans nos villes.
Suivre les saisons
La deuxième grande remise en cause de nos modes de consommation, est l’habitude de consommer les mêmes produits tout au long de l’année. Où sont les changements de saison, et le respect des rythmes de la nature ? C’est peut-être une habitude pour nous, mais nos grands-parents regardent avec méfiance les pommes achetées en juin, ou les tomates en hiver. Et à juste titre, tous ces produits sont stockés dans des chambres froides, ou cultivés dans des serres en utilisant de grandes quantités d’énergie, de produits chimiques, d’engrais. Il semble presque superflu d’ajouter que, si la nature a évolué à son propre rythme, l’homme s’est également adapté à manger différemment au fil des saisons, et que la consommation constante et indifférenciée au cours de l’année, représente une véritable distorsion de la réalité.
A la redécouverte des produits de saison
Calendrier des fruits et légumes
Maintenant, pratiquement partout, vous pouvez trouver des calendriers qui, mois par mois, indiquent les produits de la saison. Suivre les indications fournies par ces outils simples peut sans doute nous permettre de choisir les produits cultivés selon les rythmes de la nature. Par exemple, en juillet et août, nous pouvons acheter des fruits tels que les abricots, cerises, figues, raisins, melons, pastèques, pêches et prunes, tandis que les légumes de saison sont les haricots verts, les tomates, et les fèves par exemple. C’est la période parfaite pour se préparer à l’aide d’un simple mixeur plongeant, un gaspacho de légumes frais en quelques minutes seulement.
Un conseil à suivre est également d’éviter les premiers fruits : lorsqu’ils ne sont pas d’origine étrangère, ces produits peuvent être obtenus en forçant le cycle de vie des plantes et souvent vendus à des prix astronomiques. De plus, ils sont souvent insipides et inodores, précisément à cause de cette accélération forcée de la croissance et de la récolte. Il vaut donc la peine de contenir nos désirs de primeurs pendant un certain temps, et d’attendre que ces produits soient réellement de saison, et commercialisés à des prix abordables.
Agriculture biologique
Si nous décidons d’acheter des produits de saison, il sera également plus facile d’orienter nos préférences vers les fruits et légumes, issus de l’agriculture biologique. C’est un choix valable du point de vue de l’environnement, mais qui se justifie également du point de vue de notre santé. L’utilisation limitée, voire nulle, de produits chimiques garantit l’absence de résidus sur les aliments eux-mêmes. Nous pouvons également manger des fruits et légumes avec la peau, qui contient beaucoup de fibres, de vitamines et de minéraux qui, autrement, devraient être éliminés.
Légumes en sachet et fruits en barquette
D’une praticité indéniable, la consommation de fruits et légumes lavés, coupés et prêts à l’emploi a connu un véritable boom ces dernières années. Selon les sondages, environ 40% de la population française achète habituellement ces produits. Mais parallèlement à leur diffusion, les problèmes liés à la qualité des produits en sachet se sont également multipliés.
Tout d’abord, il faut rappeler qu’une fois coupés, les légumes perdent rapidement leurs vitamines, en plus de se détériorer et de s’affaiblir en raison de la perte d’eau. Ces aliments, comme les salades ou les salades de fruits, doivent en effet être coupés juste avant d’être consommés. On imagine facilement que les produits commercialisés déjà coupés sont beaucoup moins nutritifs que ceux qui sont intacts. Les instituts spécialisés estiment même que la teneur en antioxydants des produits coupés et ensachés, est réduite de 50%.
Légumes en sachet prêt à l’emploi
En ce qui concerne le cas des légumes en sachet (voir aussi notre article sur les aliments transformés), le lavage est effectué par chaque producteur selon des critères internes, mais il n’existe actuellement aucune réglementation qui définisse la charge microbienne autorisée, sur le produit fini. L’hygiène de ce qui est ensaché est donc exclusivement liée au cahier des charges de production de chaque entreprise. Quels sont les risques potentiels dus à un mauvais nettoyage du produit ? Les infections, même graves, dues à des agents pathogènes tels que la salmonelle, la listeria et escherichia coli. Certains experts déconseillent l’utilisation de ces produits aux femmes enceintes en raison du risque de contracter une toxoplasmose grave.
Une fois lavés, séchés et coupés, les légumes sont traités au dioxyde de soufre (également appelé E220) afin de conserver leur aspect « frais« . Ce conservateur est également largement utilisé dans les produits de consommation courante, mais peut dans certains cas entraîner des réactions allergiques, et une intolérance alimentaire.
Les produits prêts à l’emploi sont très pratiques, surtout pour ceux qui ont peu de temps pour cuisiner. Mais le revers de la médaille est une contamination bactérienne potentielle, ainsi qu’une infériorité incontestable en termes nutritionnels, par rapport aux produits frais. De plus, les produits en sachet sont beaucoup plus chers que les produits en vrac. A titre d’exemple, le prix moyen d’une salade (scarole) en vrac est d’environ 1,50€ par kilogramme alors que, lorsqu’elle est vendue en sachet, son prix est de près de 10€ par kilo. Si l’on considère une consommation annuelle moyenne par habitant d’environ quatre kilos de salade, il va sans dire que pour une famille de quatre personnes, l’économie réalisée grâce à l’achat de salade fraîche permet d’économiser environ 125 euros par an !
Des gestes à respecter si vous consommez des produits prêts à l’emploi
Si vous ne voulez vraiment pas renoncer à cette commodité, il faut continuer à prêter attention à l’étiquette. Choisissez les emballages dont la date de péremption est la plus éloignée (au moins trois ou quatre jours), afin de choisir le produit le plus « frais« . Faites attention à l’état des sachets, qui ne doivent pas avoir l’air volumineux ou brumeux, ni contenir de liquide au fond de l’emballage. Il est préférable de choisir les emballages en bas de l’étagère car c’est là que le froid, un agent capable de contenir des bactéries, est le plus intense.
Après l’achat, le produit doit être placé immédiatement au réfrigérateur et consommé dans un court laps de temps une fois ouvert (un ou deux jours au maximum) ; enfin, bien que la commodité de ces produits réside précisément dans le fait qu’ils sont prêts à être utilisés, il est conseillé de les laver avant de les consommer. De cette façon, vous pouvez réduire la charge bactérienne résiduelle présente, mais à ce stade, il convient de se demander s’il n’était pas préférable d’acheter à la place des légumes frais et sains !