Pendant les mois les plus chauds de l’année, déguster une glace ou une boisson fraîche peut apporter un soulagement immédiat mais aussi, dans certains cas, un mal de tête gênant mais bref. La dégustation rapide d’une glace, ou d’une boisson particulièrement froide peut en effet provoquer une douleur intense dans la tête, généralement dans la zone centrale du front c’est ce que les américains appellent le « brain freeze » ou gel du cerveau en français.
Pourquoi cela se produit-il ? Quel stimulus atteint le cerveau et pourquoi réagit-il en activant les récepteurs de la douleur ? Peut-on éviter cette réaction et déguster une glace sans crainte ? Pourquoi, heureusement, cela ne dure que quelques secondes ? Voici toutes les réponses, y compris les explications scientifiques.
Mal de tête dû à la glace : pourquoi ?
En langage scientifique, on parle de « ganglioneuralgie sphénopalatine » et non, heureusement, il ne s’agit pas d’une pathologie grave, mais de ce mal de tête gênant que nous avons tous connu au moins une fois dans notre vie en savourant une glace trop vite.
Pourquoi cela se produit-il ? Quelles informations notre cerveau reçoit-il et pourquoi ressentons-nous de la douleur ? La réponse est très simple et se trouve dans les nocicepteurs, les terminaisons nerveuses capables de transmettre de la douleur dans notre palais. Allons-y dans l’ordre : la prise de substances froides produit une constriction naturelle des vaisseaux sanguins présents dans le palais et la vasoconstriction est un mécanisme qui empêche la dispersion de la chaleur ; surtout pendant les mois les plus froids de l’année, elle déclenche une réaction dans notre cerveau qui peut durer ne serait-ce que quelques secondes et prend fin lorsque la température normale est rétablie.
Une vasodilatation rapide des récepteurs du palais
Et la glace ? Lorsque nous mangeons rapidement une glace ou buvons quelque chose de très froid, il se produit une vasodilatation très rapide des récepteurs du palais (surtout en été). Cette dilatation est toutefois également détectée par certains récepteurs de la douleur qui envoient à leur tour un message au cerveau par l’intermédiaire du nerf trijumeau, le nerf qui envoie également des signaux de douleur impliquant le visage.
L’artère cérébrale antérieure, stimulée par le nerf trijumeau dans une « douleur référée », active une dilatation immédiate pour favoriser un plus grand débit sanguin et ainsi rééquilibrer le choc thermique. Le « problème » est que l’artère cérébrale antérieure met elle-même plus de temps à revenir à sa taille normale qu’à s’élargir, ce qui signifie plus de sang, plus de pression sur les parois de l’artère et donc des maux de tête. La douleur, heureusement, ne dure pas plus de trente secondes et est souvent localisée au centre de la tête ou, plus rarement, d’un côté ou de l’autre ou dans la zone rétro-orbitaire.
Comment éviter la migraine quand on mange une glace ?
Le premier conseil est sans doute de déguster la glace plus lentement pour ne pas « déclencher » le nerf trijumeau ou, si la vasodilatation a déjà commencé, de poser la langue sur le palais pour le « réchauffer », accélérer la vidange de l’artère et soulager la pression sanguine.